La Commission européenne, présidée par Ursula von der Leyen, a publié la semaine dernière le premier rapport sur l’état d’avancement de la décennie numérique. Ce rapport montre les progrès accomplis et buts atteints dans la réalisation de la transformation numérique visant à rendre l’Union européenne (UE) plus souveraine, plus résiliente et plus compétitive sur le plan numérique.
Premier d’une série de rapports annuels, il comprend une évaluation des résultats obtenus par l’UE dans le cadre des objectifs de la décennie numérique pour 2030 en matière de compétences numériques, d’infrastructures numériques et de numérisation des entreprises et des services publics.
Par l’intermédiaire de ce rapport, la Commission européenne formule également des recommandations à l’intention des États membres. Elle appelle à une action collective pour accélérer la transformation numérique et combler les lacunes actuelles en termes d’investissement afin que les pays puissent atteindre leur but commun. Ces actions seront soutenues par le nouveau Consortium européen pour les infrastructures numériques (EDIC), un instrument juridique mis à la disposition des États membres pour accélérer leur progrès et simplifier l’implémentation de projets multinationaux.
Selon le Centre commun de recherche (JRC), les principaux instruments de financement au niveau de l’UE fournissent plus de 165 milliards d’euros pour soutenir les ambitions de développement numérique de la prochaine décennie, ce qui représente un investissement sans précédent dans la numérisation. 65% de ce financement est alloué à la numérisation du secteur public et des entreprises.
La facilité pour la reprise et la résilience (FRR) est la principale source de financement public, fournissant plus de 70% des fonds cartographiés :
Un investissement supplémentaire d’au moins 200 milliards d’euros est nécessaire pour atteindre l’objectif de 2030, à savoir une couverture totale en gigabits dans toute l’UE, ainsi qu’une couverture 5G dans toutes les zones peuplées.
Les États membres sont encouragés à explorer les possibilités de financement pour compléter les investissements venant du secteur privé dans les zones qui ne sont pas commercialement viables, y compris les zones rurales et éloignées, en bénéficiant du cadre réglementaire de l’UE favorable à l’investissement.
Le European Chips Act, qui est entré en vigueur le mois dernier, mobilisera 43 milliards d’euros en investissements publics et privés afin de doubler la part de marché mondial de l’UE dans les semi-conducteurs de pointe, en la faisant passer de 10% actuellement à au moins 20% d’ici 2030.
Les États membres sont aussi encouragés par la Commission européenne à promouvoir des politiques et investissements nationaux pour stimuler davantage les capacités nationales de conception et de fabrication de puces et pour renforcer les compétences locales en matière de technologies avancées dans tous les secteurs.
Des investissements et incitations supplémentaires seront nécessaires pour atteindre les objectifs du programme d’action pour la décennie numérique (DDPP), qui exige qu’au moins 75% des entreprises de l’UE adoptent des services de cloud computing, le big data et/ou l’intelligence artificielle (IA) ; que plus de 90% des petites et moyennes entreprises (PME) atteignent au moins un niveau d’intensité numérique de base ; et que le nombre de licornes (entreprises dont la valorisation dépasse 1 milliard d’euros) soit doublé.
Afin d’améliorer l’adoption des technologies, les États membres sont encouragés à sensibiliser aux avantages de la numérisation des entreprises, ainsi qu’à promouvoir et à soutenir les pôles européens d’innovation numérique (EDIH).
Bien que de nombreux États membres soient bien placés pour parvenir à la numérisation complète des services publics et à la disponibilité des dossiers médicaux électroniques, ainsi qu’au déploiement d’une identification électronique (eID) sécurisée pour les citoyens, des investissements importants sont encore nécessaires pour améliorer la disponibilité transfrontalière et la performance des services publics.
En outre, le portefeuille européen d’identité numérique devrait être entièrement déployé d’ici 2030, complété par l’euro numérique, proposé en juin dernier.
Les États membres sont encouragés à donner la priorité aux investissements dans l’éducation et les compétences de haute qualité. Ainsi qu’à favoriser la participation des femmes dans les STIM (science, technologie, ingénierie et mathématiques) dès le plus jeune âge.
Tout cela afin de respecter l’engagement de l’UE d’accroître les compétences numériques de base chez au moins 80 % des personnes âgées entre 16 et 74 ans et d’atteindre 20 millions de spécialistes des technologies de l’informatique et de la communication (TIC) à horizon 2030.
En France, 22% des 40,3 milliards d’euros du FRR sont alloués à la transition numérique, dont 7,7 milliards d’euros qui seront consacrés à la réalisation des indicateurs de performance clés de la décennie numérique. La France a déjà atteint certains des jalons importants liés à des mesures dans le domaine du numérique, tels que l’accélération de six technologies clés (quantique, cybersécurité, éducation, industries culturelles, couverture 5G et cloud) et l’augmentation des ressources de France Compétences.
Le plan alloue également 2 milliards d’euros au secteur de la santé publique, 500 millions d’euros aux services publics numériques et 240 millions d’euros au Plan France très haut débit (THD), entre autres mesures.
En faisant de beaux progrès, la France est sur la bonne voie et obtient de bons résultats en matière de connectivité et de création de start-ups. Le paysaffiche également des tendances positives en ce qui concernent les services publics numériques et le capital humain. Toutefois, la transformation numérique de l’économie est inégale et les PME manquent de technologies de base.
Examinons de plus près les résultats de la France dans chacun des quatre domaines clés suivants.
Bien que la France ait mis en œuvre quelques mesures positives et ambitieuses, elle a connu une progression plus lente que la moyenne de l’UE, et n’a pas encore atteint le but fixé. Les perspectives du pays sont également compromises en raison des faibles taux d’inscription aux TIC ainsi que du faible nombre de diplômés dans ce domaine.
Afin de remédier à cette situation, il est essentiel que la France mette en place des mesures à tous les niveaux de l’éducation, en accordant une attention particulière au niveau fondamental des mathématiques. En plus de stimuler l’investissement dans les spécialistes et les diplômés des TIC, il est crucial que la France continue d’améliorer et de requalifier sa main-d’œuvre.
La France se distingue par sa performance en matière d’infrastructures numériques, notamment avec un déploiement complet de la fibre optique prévu d’ici 2025. Cependant, des efforts supplémentaires sont nécessaires pour poursuivre ce déploiement dans les régions ultrapériphériques et rurales.
La cybersécurité est de plus en plus prise en compte, mais doit être renforcée pour soutenir les PME. Une stratégie axée sur les semi-conducteurs, incluant un financement public, vise à garantir la souveraineté industrielle de la France et de l’UE, en conformité avec le European Chips Act.
La France doit continuer à mettre en œuvre ses politiques en matière d’infrastructures numériques. Cela inclut l’amélioration de la préparation à la couverture 5G en mettant à disposition les bandes prioritaires restantes. Il est également capital que le pays poursuive ses efforts dans le domaine de l’environnement, notamment en ce qui concerne la gestion des déchets, ainsi que dans les domaines de la quantique et des semi-conducteurs, afin de renforcer la position de l’UE sur le marché dans ces domaines.
L’utilisation des technologies numériques par les PME françaises est encore loin de l’objectif de 90% fixé pour la décennie numérique, et le rythme de progression est insuffisant.
Cependant, avec 36 entreprises considérées comme des licornes, la France possède un écosystème très favorable à l’établissement de start-ups et de scale-ups technologiques, se positionnant comme le deuxième meilleur en Europe.
Pour favoriser la numérisation, la France doit intensifier ses efforts, notamment en prenant des mesures spécifiques pour améliorer le taux de numérisation des PME, y compris dans les technologies avancées.
L’accès aux services publics en France, que ce soit pour les citoyens ou les entreprises, est légèrement inférieur à la moyenne de l’UE. Cependant, des projets sont en cours pour remédier à cette situation.
Il est nécessaire d’accélérer la numérisation des services publics français. La France devrait notamment compléter la FRR avec le financement de l’équipement matériel des hôpitaux en adoptant des mesures adaptées aux nouveaux flux de données.
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